Travail saisonnier : pas de vacances pour les risques !

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Dans la région Nouvelle Aquitaine, les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, de l’agriculture et du tourisme notamment sont de gros pourvoyeurs d’emplois saisonniers. Or, même si les tâches et les profils de ces travailleurs temporaires sont variés, ils sont souvent jeunes, sans expérience professionnelle, mal informés et mal formés, et donc plus exposés que les autres aux risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Toutefois, il existe des solutions pour atténuer cette vulnérabilité.

 

Il est difficile d’identifier la population mouvante et mal recensée des travailleurs saisonniers. Leur travail est rythmé par les saisons. Ils sont donc embauchés temporairement pour des tâches qui, le plus souvent, n’exigent pas de qualification particulière. On les trouve à la plonge dans un restaurant, à la chaîne dans une conserverie, porteurs ou coupeurs pendant les vendanges, vendeurs à l’étalage ou à l’accueil d’un camping… Ce sont des jeunes, des étudiants ou des demandeurs d’emploi en CDD. Il est rare qu’ils habitent à proximité de leur lieu de travail. À titre d’exemple, la moitié des travailleurs saisonniers sur Bordeaux vit à plus de 100 km de leur job, et la durée moyenne de leur contrat ne dépasse pas 36 jours.

 

Profils de victimes

 

Ainsi, cette population hétérogène est plus vulnérable que les autres professionnels. Isolés, éloignés de leur lieu de travail, les saisonniers encourent un risque accru d’accident de la route. Ces perpétuels « nouveaux embauchés » subissent des situations de travail précaires, des horaires atypiques, effectuent des gestes répétitifs et souvent dans l’urgence. Chutes, coupures, brûlures, Troubles MusculoSquelettiques (TMS) dus à des gestes répétitifs, stress, fatigue, troubles somatiques liés au manque de sommeil et aux rythmes intenses… la liste des risques qui touchent ces travailleurs fragiles est longue. De fait, la fréquence des accidents chez les saisonniers est plus élevée les premiers jours suivant l’embauche et plus grave en fin de contrat.

 

Accueil personnalisé, saisonniers sécurisés

 

Le rôle du chef d’entreprise dans la prise en compte de cette vulnérabilité est primordial. À lui de recevoir le nouvel arrivant comme il se doit, et de prendre le temps de lui expliquer ce qu’on attend de lui. Pourquoi ne pas prévoir un livret d’accueil simplifié qui détaillerait l’établissement et le poste occupé ? Si ce dernier exige une certaine compétence technique, une période de tutorat sous la houlette d’un employé expérimenté peut constituer une bonne solution. Parfois, l’entreprise a la possibilité de se rapprocher de structures comme les mairies, les groupements d’employeurs ou les maisons de saisonniers qui opèrent un suivi des travailleurs et peuvent recommander certains profils en fonction de la tâche à effectuer. Quand on veut bien faire, les bons interlocuteurs ne manquent pas !

 

Restez vigilants !